avec ses presque 15 ans, son corps d’adolescent, mais son esprit encore si enfantin, que j’ai du mal à imaginer que c’était ce petit garçon qui avait bien fait rire tout le monde, à table, il y a environ 10 ans de cela.
C’était à la kermesse. Exceptionnellement, mon beau-frère avait bien voulu se joindre à nous : d’ordinaire, il déclinait l’invitation à dîner. Mon fils avait encore à l’époque, sa petite table et sa petite chaise ; il mangeait par lui-même, seul, mais bien sûr, nous n’étions pas loin de lui. Nous avions un hors d’œuvre, dans lequel il y avait des crevettes.
Quand nous lui mîmes son assiette, il s’est écrié : il y a des chenilles dans l’assiette ! Nous nous sommes mis tous à rire. Mais non, lui avait-je répondu, ce sont des crevettes. Goûtes ; c’est bon ! Il n’y avait rien à faire, il refusa de manger les crevettes, en prétendant que c’était des chenilles !
Pourquoi est-ce que je pense à cela ? Parce qu’aujourd’hui, comme toute la semaine d’ailleurs, je n’ai fait que des plats froids : en effet, la chaleur était telle que l’on n’avait guère envie de manger chaud ; et j’avais, - exceptionnellement, car pour moi, c’est du luxe – acheté des crevettes. Il faut dire que depuis l’aventure des chenilles, il mange quand même de temps en temps des crevettes, il n’est pas resté avec ses 4 ans, bien sûr. D’ailleurs, même, il les aime beaucoup, et c’est la raison pour laquelle j’en avais acheté. Il faisait un peu le sot, et, pendant qu’il mangeait, il dit : je vois des crevettes, la, la, la ! Cela m’a fait rire, parce que cela me rappelait une autre aventure, aussi quand il était petit. Il devait avoir quelque chose comme deux ans et demi ; et, comme il avait marché tôt, il trottinait autour de la maison. Devant l’escalier qui mène à la route, il s’arrêta et s’écriât : Oh, un bout de verre, là ! En le désignant du doigt. Ma soeur, qui était ce jour-là là ; se mit à rire, et dit : il parle quand même bien. Et l’amalgame avec les crevettes et sa façon de parler m’y a fait repenser.
posted at 1:07 AM
Vendredi, en rentrant chez ma mère, elle m’invita à lire le journal au sujet d’une construction que l’on faisait au village. (J’y reviendrais peut-être un jour). Ce que je vis aussi, c’est l’annonce du décès de Roger Champenois. J’avais parlé de lui, dans les premières pages de mon journal.
Tiens, lui dis-je. Champenois es mort. Oui, me répondit-elle, ce salaud-là est mort. Ce n’était pas un salaud, lui répondit-je.
Il tué sa femme, me répliqua t’elle. Il ne l’a pas tué, lui répondit-je, il l’a laissé mourir. Tu sais bien qu’elle était folle et qu’elle lui en faisait voir de toutes les couleurs. C’est la même chose, me répondit-elle, on ne tue pas les gens.
Je sais aussi que je lui avais répondu qu’il n’aurait sûrement tué personne si il n’avait pas été marié avec cette femme-là ; et je sais aussi qu’elle m’avait rétorqué qu’il avait attaqué l’épicière. Je ne sais plus très bien dans quel ordre ses paroles ont été prononcées. Elle avait raison, on ne tue pas les gens, mais je crois que cet homme avait agit plus comme un animal traqué, qu’un criminel de sang froid.
J’ai fait quelque recherche sur Internet, et j’ai trouvé
ce site qui résume l’affaire ; je me souviens encore bien quand Champenois à avoué, après bien des années, l’endroit ou il avait enterré sa femme, je me souviens que c’était un peu avant Noël, et lorsqu’il avait été libéré, on avait dit que l’épicière avait peur. Je sais qu’on avait raconté aussi qu’elle avait eu peur lorsqu’il s’était « évadé », mais en fait, il avait été libéré sous condition pour bonne conduite, et il n’était tout simplement pas revenu à la prison le jour désigné, il avait un peu prolongé sa libération conditionnelle. Je me demande même s’il n’était pas rentré de lui-même à la prison, alors qu’il avait remis le pays en émoi. Elle avait tort de s’inquiéter, la dame. Il avait agit impulsivement ; et lui-même avait dit qu’il n’en voulait plus à personne.
C’est aussi intéressant de voir le changement des mentalités en 40 ans : toujours avec mes recherches sur Internet, je suis tombé sur cette image ci ;

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Champenois, le monstre des Ardennes ! Premièrement, cette affaire ne se passait pas en Ardenne, et de plus, le traiter de monstre, alors que finalement, il n’avait agit que dans le paroxysme de la mésentente conjugale; que la gars n’était pas malin, malin (n’était-il pas analphabète ?) et que pour le divorce, à l’époque, il ne fallait même pas y songer ?
Aussi, tout ceux qui l’ont côtoyé après sa libération définitive l’ont décrit comme un homme paisible et qui n’aurait pas fait de mal à une mouche ? Évidement, l’épicière agressée pouvait bien dire le contraire, mais si dans l’article susnommé il est écrit : « d’avoir colporté ces ragots », en réalité, c’est la première a avoir soupçonné le gars d’avoir tué sa femme et semer l’information à tout vent. Cependant, lorsque l’on voit des criminels, dans le genre de Marc Dutroux, de Michel Fourniret ou bien d’autre encore, sûrement que je ne connais pas, l’image de ce vieux magasine pourrait prêter à sourire ou à hausser les épaules…
posted at 8:47 AM