avec ses presque 15 ans, son corps d’adolescent, mais son esprit encore si enfantin, que j’ai du mal à imaginer que c’était ce petit garçon qui avait bien fait rire tout le monde, à table, il y a environ 10 ans de cela.
C’était à la kermesse. Exceptionnellement, mon beau-frère avait bien voulu se joindre à nous : d’ordinaire, il déclinait l’invitation à dîner. Mon fils avait encore à l’époque, sa petite table et sa petite chaise ; il mangeait par lui-même, seul, mais bien sûr, nous n’étions pas loin de lui. Nous avions un hors d’œuvre, dans lequel il y avait des crevettes.
Quand nous lui mîmes son assiette, il s’est écrié : il y a des chenilles dans l’assiette ! Nous nous sommes mis tous à rire. Mais non, lui avait-je répondu, ce sont des crevettes. Goûtes ; c’est bon ! Il n’y avait rien à faire, il refusa de manger les crevettes, en prétendant que c’était des chenilles !
Pourquoi est-ce que je pense à cela ? Parce qu’aujourd’hui, comme toute la semaine d’ailleurs, je n’ai fait que des plats froids : en effet, la chaleur était telle que l’on n’avait guère envie de manger chaud ; et j’avais, - exceptionnellement, car pour moi, c’est du luxe – acheté des crevettes. Il faut dire que depuis l’aventure des chenilles, il mange quand même de temps en temps des crevettes, il n’est pas resté avec ses 4 ans, bien sûr. D’ailleurs, même, il les aime beaucoup, et c’est la raison pour laquelle j’en avais acheté. Il faisait un peu le sot, et, pendant qu’il mangeait, il dit : je vois des crevettes, la, la, la ! Cela m’a fait rire, parce que cela me rappelait une autre aventure, aussi quand il était petit. Il devait avoir quelque chose comme deux ans et demi ; et, comme il avait marché tôt, il trottinait autour de la maison. Devant l’escalier qui mène à la route, il s’arrêta et s’écriât : Oh, un bout de verre, là ! En le désignant du doigt. Ma soeur, qui était ce jour-là là ; se mit à rire, et dit : il parle quand même bien. Et l’amalgame avec les crevettes et sa façon de parler m’y a fait repenser.
posted at 1:07 AM