Vendredi, en rentrant chez ma mère, elle m’invita à lire le journal au sujet d’une construction que l’on faisait au village. (J’y reviendrais peut-être un jour). Ce que je vis aussi, c’est l’annonce du décès de Roger Champenois. J’avais parlé de lui, dans les premières pages de mon journal.
Tiens, lui dis-je. Champenois es mort. Oui, me répondit-elle, ce salaud-là est mort. Ce n’était pas un salaud, lui répondit-je.
Il tué sa femme, me répliqua t’elle. Il ne l’a pas tué, lui répondit-je, il l’a laissé mourir. Tu sais bien qu’elle était folle et qu’elle lui en faisait voir de toutes les couleurs. C’est la même chose, me répondit-elle, on ne tue pas les gens.
Je sais aussi que je lui avais répondu qu’il n’aurait sûrement tué personne si il n’avait pas été marié avec cette femme-là ; et je sais aussi qu’elle m’avait rétorqué qu’il avait attaqué l’épicière. Je ne sais plus très bien dans quel ordre ses paroles ont été prononcées. Elle avait raison, on ne tue pas les gens, mais je crois que cet homme avait agit plus comme un animal traqué, qu’un criminel de sang froid.
J’ai fait quelque recherche sur Internet, et j’ai trouvé
ce site qui résume l’affaire ; je me souviens encore bien quand Champenois à avoué, après bien des années, l’endroit ou il avait enterré sa femme, je me souviens que c’était un peu avant Noël, et lorsqu’il avait été libéré, on avait dit que l’épicière avait peur. Je sais qu’on avait raconté aussi qu’elle avait eu peur lorsqu’il s’était « évadé », mais en fait, il avait été libéré sous condition pour bonne conduite, et il n’était tout simplement pas revenu à la prison le jour désigné, il avait un peu prolongé sa libération conditionnelle. Je me demande même s’il n’était pas rentré de lui-même à la prison, alors qu’il avait remis le pays en émoi. Elle avait tort de s’inquiéter, la dame. Il avait agit impulsivement ; et lui-même avait dit qu’il n’en voulait plus à personne.
C’est aussi intéressant de voir le changement des mentalités en 40 ans : toujours avec mes recherches sur Internet, je suis tombé sur cette image ci ;

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Champenois, le monstre des Ardennes ! Premièrement, cette affaire ne se passait pas en Ardenne, et de plus, le traiter de monstre, alors que finalement, il n’avait agit que dans le paroxysme de la mésentente conjugale; que la gars n’était pas malin, malin (n’était-il pas analphabète ?) et que pour le divorce, à l’époque, il ne fallait même pas y songer ?
Aussi, tout ceux qui l’ont côtoyé après sa libération définitive l’ont décrit comme un homme paisible et qui n’aurait pas fait de mal à une mouche ? Évidement, l’épicière agressée pouvait bien dire le contraire, mais si dans l’article susnommé il est écrit : « d’avoir colporté ces ragots », en réalité, c’est la première a avoir soupçonné le gars d’avoir tué sa femme et semer l’information à tout vent. Cependant, lorsque l’on voit des criminels, dans le genre de Marc Dutroux, de Michel Fourniret ou bien d’autre encore, sûrement que je ne connais pas, l’image de ce vieux magasine pourrait prêter à sourire ou à hausser les épaules…
posted at 8:47 AM