On dit que les Luxembourgeois rient trois fois à propos d’une blague : la première fois lorsque l’on la leur raconte, la deuxième fois lorsqu’ils la racontent, la troisième fois lorsqu’il la comprennent.
Évidement, les francophones de Belgique peuvent aussi le dire de leur voisins et compatriotes flamands ; les français de Belge, etc… etc
Je dois avouer, à ma grande honte, que ce genre de chose m’est presque arrivé aussi, bien que la blague en question ne m’avait pas faire rire, lorsque je l’avais lu pour la première fois. Je l’avais trouvé dans un livre qu’une de mes camardes de classes m’avait prêté lorsque un accident de voiture m’avait cloué dans un lit d’hôpital pendant presque deux mois, et qui ne contenait que des blagues sur les belges.
Or, l’année de la naissance de mon fils, un couple d’ami avait fait un échange scolaire avec des habitants du nouveau monde : leur fils aîné était parti en Amérique, tandis qu’une Américaine était venu s’établir en Belgique, cela durant une période d’un an, et elle était donc hébergé chez ces amis, en lieu et place de leur fils.
Cette année là, aussi, je suivais les cours du soir en comptabilité ; et , comme il n’y avait pas de bus pour renter au village, et que ce couple enseignait les langues dans l’établissement dans lequel je suivais les cours, je rentrais tout naturellement avec eux.
La jeune fille était arrivé de quelques semaines, lorsque je demandais, un jour, comment cela allait avec elle. « Cela ne va pas du tout », se plaignit mon amie. Elle n’est satisfaite de rien, d’après elle, c’est toujours mieux en Amérique.
Ah, oui, répondit-je, c’est comme la blague que j’ai lu un jour, et je la leur racontais : c’est un américain qui visite Bruxelles.
- Là, lui dit le chauffeur de taxi, c’est la gare centrale. « Oh », répondit celui-ci, « nous avons mieux en Amérique, en dix fois plus grand, à un mètre près »
- Là, c’est le palais royal.
- Nous avons mieux en Amérique, en dix fois plus grand, à un mètre près.
Et ainsi de suite devant tout les bâtiments et monuments important de ma bonne vieille capitale. Le chauffeur de taxi commence à s’énerver. Ils passent devant une maternité. Ici, dit-il a l’Américain, c’est une maternité ; mais avant que l’autre puisse renchérir là-dessus, il ajoute : c’est une maternité très spéciale, les femmes accouchent par la bouche ! Est-ce bien vrai, s’ébahi son passager. Oui, à un mètre près !
Lorsque j’eu fini de raconter l’histoire, Paul se mit à rire. M’enfin, me disais-je en moi-même, mais qu’est-ce qu’il trouve donc de drôle dans cette histoire ?
Ce n’est qu’au cours de cette année scolaire-ci, lorsque mon fils me montra l’un de ses cours de dessin et les proportions du corps (il fait des études en arts) que je compris l’astuce de l’histoire en question. Malgré tout, je ne la trouve toujours pas fort drôle, peut-être aussi parce que je suis mortifiée de ne pas l’avoir comprise du premier coup ?
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