Dans le courant du mois d’avril, un mercredi, j’avais pris rendez-vous chez le dentiste, pour moi et mon fils. Lorsque je rentrais, je vis dans ma boîte aux lettres un papier comme quoi un huissier était passé, et, comme j’étais absente, je devais me rendre à la police pour prendre des papiers qu’il y avait déposés à mon intention.
On n’aime jamais recevoir la visite d’un huissier, d’autant plus qu’on se demande toujours (même si dans mon cas, je n’ai ni dettes impayés ni problèmes quelconque avec la justice) ce qu’on a bien pu avoir fait.
Il avait bien mis une date, mais c’était tellement mal écrit que je ne pouvais pas comprendre ce qu’il y était écrit. Je me rendis donc au bureau de police, mais le préposé qui me reçu ne pu rien faire pour moi ; mais il me dit que c’était probablement pour une affaire de jurés d’assises ; je demandais alors : qu’est ce qu’il a écrit, là ? je ne sais pas lire. ! Le policier semblait avoir moins de difficultés avec moi, car il me dit que devais repasser le … je ne sais plus très bien quel jour au juste, mais ce que j’avais pris pour une barre était en réalité un 2. En sortant du bureau de police, je me rendis compte de l’ambiguïté de ma question, ou plutôt ma mauvaise façon de m’exprimer, parce lire, je sais forcément le faire, mais pouvoir lire certaine écriture, c’est une autre affaire ! Quoi qu’il en soit, c’était bien une affaire de tribunal, j’étais convoqué pour le 12 mai comme juré suppléant.
Après avoir passé une très mauvaise nuit – il recommence à faire chaud, et comme la fenêtre de ma chambre à couché était ouverte, tous les bruits extérieurs me gênaient pour dormir, et que de plus une de mes chattes commençait à être en chaleur, remorquant, au milieu de la nuit, un matou qui n’avait pas d’autre idée en tête qu’inonder ma maison d’urine malodorante, je me rendis, bien avant l’heure indiquée, au tribunal.
En entrant dans le tribunal, je me rendis compte avec horreur que main droite sentait le pipi de matou, je me rendis alors dans les toilettes, mais je ne pus me savonner les mains, par faute de savon. Même en les passant à l’eau, je n’arrivais pas à me débarrasser de cette infecte odeur.
Ce qui était vraiment bizarre, c’et que je devais me rendre exactement dans le même bâtiment que celui ou l’on jugeait Dutroux, et qu’à l’époque, le vestibule me paraissait beaucoup plus petit que dans mes souvenirs, mais, ce qui n’était pas différent, c’est que ma sacoche était visitée et ma personne était passé au détecteur de métaux, comme dans l’autre fameux procès. On nous introduisit alors dans la salle que je connaissais bien, la différence, c’est que l’on pouvait s’asseoir en attendant, et qu’en fait, il n’y avait personne pour constituer le public du procès, mais il est vrai que la constitution du jury devait encore être faite.
J’étais terriblement gênée à cause de ma main, et je demandais à ma voisine si elle ne sentait rien, elle rigolait en me disant que non, qu’elle ne sentait rien. Pendant que nous attendions, je regardais la vitrine dans laquelle était exposé les « pièces » à convictions, et je m’étonnais du nombre, d’autant plus que l’affaire me semblait assez limpide, un gars ayant été poignardé par le coupable qui s’est directement rendu à la justice sans nier (et, d’après le journal, même presque fier) les faits qu’il avait accompli.
Après avoir attendu ce qui paraissait une éternité, la « cour » est entré, et on a du se lever. Nous avons du, à l’appel de notre nom, nous lever et nous rapprocher ; ensuite, le juge nous a demandé (collectivement), si nous savions lire et écrire, si nous connaissions le français, si nous entendions bien ; si nous n’étions pas de la famille des parties opposées, des politiciens, ou quelqu’un de la justice.
Ensuite, il a demandé si il y avait des personnes qui avaient des motifs pour ne pas vouloir siéger au tribunal, tout en insistant que c’était un devoir, et même un honneur de faire partie d’un jury d’assises.
Il y eu toute une ribambelle de personnes qui sont venu avec des motifs de ne pas vouloir siéger, souvent pour des raison professionnelles – c’est souvent des gens qui travaillaient à l’étranger), mais aussi pour des raisons familiales ou médicale.
Quand toutes ses personnes furent passées, le procureur, ou le juge, je ne sais plus, déclara que la cour allait se retirer pour délibérer et prendre en considération les demandes de dispenses.
posted at 11:16 PM