Et puis le temps passa… Tout doucement, le toit se mis à percer, de plus en plus, et cela était très gênant, parce que ma mère y pendait la lessive les jours de pluie ou durant les nuits, et il arrivait qu’il faille déplacer certains vêtements pour éviter de devoir les repasser à l’essoreuse. Les soubassements commencèrent à pourrir, et Papa les remplaça par des coulées de ciment, elle n’était pas étanche au niveau du mur de la maison, pas alors y mis également du mortier pour colmater les brèches, le plastique que constituait les fenêtre fini pas brunir, puis de désagréger sous l’effet du soleil ; et puis, plus de réparation de son chef : il décéda entre-temps, mais elle continuait à se dégrader.
Il y a cinq ans, environ de cela, un des chevrons qui soutenait la toiture céda, et je réparais cela tant bien que mal avec un béquille ; maman alors décidé de faire venir un ardoisier qui lui fit un devis de réparation, celui-ci s’étonnait même que cela avait tenu si longtemps, compte tenu que c’étais du sapin non traité. Mais le montant avancé était exorbitant. Malgré tout, maman accepta ses conditions et attendit… attendit… et comme sœur Anne, ne vis plus rien venir. Aussi, elle s’adressa à la personne qui lui avait remplacé deux fenêtres, et, lorqu’elle avait fini de remplacer celle-ci, elle lui promit de venir voir un autre jour… et on ne la revit plus. Bien que maman soit enragée contre lui, je comprends très bien cet homme : à mon avis, il avait bien vu à l’avance de quoi il s’agissait, et comme celui-ci est méticuleux et soigneux, et que mon père était un bâcleur (il faut bien le dire) il n’avait guère envie de s’attaquer un cette horrible chose qui se dégradait chez nous.
C’est la quantité anormale de neige qui s’était abattu sur la Belgique cette année qui lui donna le coup de grâce : trois des chevrons qui soutenaient le toit craquèrent, et nous dûmes relever celui-ci grâce à de longues planches, elle-même posées sur une pile de moellons car elle n’étaient pas assez grandes. Que faire donc ? Maman avait bien pensé faire construire une nouvelle véranda, mais le prix de celle que l’on fait maintenant état trop cher pour sa bourse.
C’est ma sœur qui trouva la solution, tout à fait par hasard, en se rendant au salon des vacances et des loisirs. Elle y découvrit une société flamande qui construisait des serres adossées, et dont le prix était cinq fois moins élevé. Et, chose magnifique, les dimensions, bien que standard, convenait tout à fait ; en effet, maman la voulait un peu moins grande et un peu plus étroite.
Ma mère fut assez vite d’accord ; mais elle commença à renâcler : elle demanda à ma sœur : combien cela va il me coûter pour démonter l’autre ? En quoi ma sœur s’est écrié qu’ils ne le ferait pas, qu’ils se contentaient de placer les serres et puis c’est tout ; que pour le démontage, on s’en occuperait, elle et moi.
Et comme de fait, elle décida de prendre deux jours de congé pour ce week-end, afin de s’attaquer au démontage : en effet ; le devis signé et envoyé, la serre devrait être placée dans les sept semaines qui suivraient l’envoi. Et samedi, nous nous attaquâmes au démontage. Cela pris beaucoup moins temps que l’on aurait pu le croire : en moins de trois heures, tout était par terre ; même le toit était fichu et se déchirait lors de sa manipulation. Presque tout était pourri ; même là où l’on croyait que le bois était encore saint, il était abîmé et rongé de l’intérieur. Néanmoins, je n’aurais jamais imaginé qu’il y aurait eu tant de bois : j’ai passé une partie de la soirée samedi ainsi qu’une partie de l’après midi à débiter celui-ci en bûches pour la cuisinière, j’en ai des ampoules aux mains et je suis encore loin d’avoir fini !
posted at 3:33 AM