Je n’avais donc plus Vagabond. J’étais triste, mais je n’étais pas la seule : Minou aussi l’était, et il regardait partout pour voir s’il ne trouvait pas son copain. Je décidais alors de prendre un autre chat.
À cette époque, Isabelle avait encore sa voiture, et il n’était pas rare que nous fussions ensemble. Je ne sais pas pourquoi, cette fois là, nous passions dans Fouches quand nous vîmes des chatons qui couraient devant une maison. Nous nous sommes alors arrêtés, et je suis allé demander si nous pouvions en avoir un. Détail amusant : la femme qui habitait là était une ancienne camarade de l’une de mes sœurs, et qui habitait un temps à Hachy, avant que ces parents ne déménagent. L’époux de celle-ci était tout à fait d’accord pour nous en donner un, si nous pouvions en attraper : en effet, ils étaient assez sauvages.
Les enfants étaient avec nous, et, finalement après bien des essais infructueux, mon fils fini par en capturer un, ou plutôt une. C’était une jolie petite chatte tigrée, avec l’aspect des chats que l’on voit sur les produits de la marque de Whiskas. Il y avait là un chaton noir, que j’aurais bien aimé avoir, mais je devais me contenter de ce que je pouvais avoir.
Maintenant, avec le recul, je me dis que, pour un chat sauvage, une fois capturée, elle n’était pas tellement méchante et ne griffait ni ne mordait, ce que font habituellement les chats qui n’ont pas l’habitude d’être touché pas l’homme. De plus, elle s’était rapidement habituée à nous et était devenue affectueuse comme un chat qui avait toujours été habitué à la proximité de l’homme.
Je l’avais bêtement appelé Minette. Elle non plus, elle ne vécu pas longtemps : Je l’avais peut-être trois au quatre mois. Isabelle était venue chez moi, et, lorsqu’elle voulu partir, la petite chatte s’était enfuie par la porte d’entrée. J’avais beau essayer de la faire rentrer, par jeu, elle s’enfuyait lorsque je voulais la prendre, finalement, je dis à Isabelle : elle fait toujours cela, lorsque j’aurais fermé la porte, elle reviendra et demandera à rentrer. Et je fermais la porte.
J’avais à peine tourné les talons, qu’Isabelle sonnait, affolée : ma chatte était étendue, les quatre pattes écartées, au milieu de la route, morte : lorsqu’elle avait entendu que je refermais la porte, Minette, a fait demi-tour, et s’était fait prendre à ce moment par une auto qui l’avait touchée, la tuant net. Ce fut le premier chat que j’enterrais dans mon jardin.
Le plus dur, c’était d’annoncer cela aux enfants. Il faut dire qu’à l’époque, mon fils n’avait que huit ans, mais il avait déjà été confronté à la mort, avec le décès de mon père. À mon grand soulagement, il ne pris pas tellement mal la chose. Ce qui fit que Minou se retrouvait de nouveau tout seul.
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