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   lundi, octobre 10, 2005
Lorsque j’étais enfant, il y avait une pièce que l’on appelait “la chambre rose”, parce que le papier peint qui la recouvrait était de cette couleur. Personne n’y dormait : il n’y avait pas de lit, ou plutôt il y en avait bien un : celui que mes parents avait eu comme cadeau de mes grands-parents maternels et qui faisait d’ailleurs partie de toute une chambre à coucher, lorsqu’ils se sont mariés, mais il était démonté et les éléments de ce lit étaient appuyés contre l’un des murs. Il ne servait plus, parce qu’entre-temps, mes parents avaient acheté une autre chambre : la garde robe était plus spacieuse, et le lit était bas, alors que l’autre était aussi haut que les lits d’hôpitaux.
Dans cette pièce trônait néanmoins un autre meuble d’importance : une énorme lingère occupait – et occupe toujours, d’ailleurs – le mur qui fait face à la porte. Bien maman l’appelle toujours « la vieille armoire », c’est bel et bien une lingère : en effet, les rayons sont largement espacés, presque sur toute la longueur du meuble, sauf une partie ou il y a un portemanteau.
Celle-ci avait longtemps traîné dans une écurie, chez mon grand-père, paternel, cette fois-çi, elle aussi en pièce détachée : je crois que lorsque lui et son épouse ont déménagés, à l’heure de la pension, pour aller habiter dans la maison qu’elle avait reçu en héritage de ses parents, (mes grands parents louaient une énorme exploitation terrienne, et vivaient dans la maison attachée à celle-ci) celle-ci était trop basse pour pouvoir contenir ce meuble. Il leur avait donné lorsqu’il s’était rendu compte que mes parents ne possédaient presque rien. Pour celui-ci, elle n’avait aucune valeur à ses yeux, mais ce n’était pas le cas de tout le monde !
En effet, elle est très vieille, elle doit maintenant avoir dépassé le siècle d’existence, et elle faite en beau chêne avec de magnifique dessin du bois. Lorsque j’étais enfant, alors que j’étais souvent malade, le docteur demandait chaque fois à ma mère de pouvoir l’admirer (je ne sais pas comment il avait pu la voir un jour) et nous en offrait une somme fabuleuse, déjà à l’époque, pour pouvoir l’acquérir. Comme c’était un meuble qui venait de la famille, et il n’était pas question de s’en séparer, même pour un royaume. De plus, bien qu’elle n’a plus son usage primitif, elle nous est très utile : c’est dans celle-ci que sont conservés les bocaux de haricots, de prunes, ainsi que les confitures qui ont été faites dans le courant de l’année. Sans compter aussi les réserves de café, sucre, pâtes et friandises, … que l’on à fait dans les magasins, ainsi que les services de table qui servent lors des rares réceptions de la maison.
Je me souviens quand même que nous y avions installer mon lit, parce que ma chambre à coucher était en entretien : en effet, le plancher est ciré, et de temps en temps, il faut le poncer pour lui remettre une nouvelle couche de cire.
C’est bien que j’étais déjà grande à l’époque, car le chêne, la nuit, travaille quel que soit son âge, et j’entendais dans le silence de la nuit les craquements du bois de l’armoire. Si j’avais été plus jeune, j’aurais peut-être eu peur qu’il y ait un fantôme qui s’y cachait ?


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