Maman avait reçu, dans le courant du mois dernier, une invitation pour se rendre à l’apéritif d’un mariage. Il était stipulé, dans celle-ci, qu’une liste de mariage était déposée dans un magasin de Florenville. Samedi dernier, Marie-Claire avait téléphoné pour savoir si le magasin en question était ouvert le dimanche. Oui, lui avait-on répondu. Il faut dire que la bourgade de Florenville (porche de la frontière Française) à la particularité que tous les magasins sont ouverts le dimanche, et, il parait même qu’ils ont énormément de clients ce jour-là. Bien que l’on pouvait acheter le cadeau et l’expédier à ses destinataires sans même le voir (c’est ainsi que l’on procède, paraît-il, mais je suis contre ce principe), maman tenait à avoir une idée de ce qu’elle offrait. De plus, elle voulait voir comment était le bois à Jamoigne que mon père avait reçu en partage, et que moi seule savait encore à peut près ou il se trouvait, parce que j’y accompagnait mon père quand il y allait couper du bois de chauffage, je devais donc aller montrer l’endroit à ma sœur et ma mère sur le chemin du retour, parce que c’est dans la même direction.
Cela ne m’enchantait guère, parce que j’avais l’intention de bêcher dans le jardin, surtout que maman craignait qu’à la longue, il serait trop tard et que les légumes ne pousseraient pas correctement. Mais le dimanche, le temps était de toute façon incertain, et il se mit même à pleuvoir .
Arrivé sur place, à Florenville, nous eûmes énormément de mal à trouver une place pour garer la voiture, mais, finalement, Marie-Claire en dénicha, non pas une, mais même deux ou trois à côté de l’église : il est vrai que de nos jours, marcher ne fusse que 100 mètres semble être pour les gens une épreuve insurmontable ; donc, l’église était légèrement éloignée de la place ou se trouvaient tous le magasin. (Quand j’y repense, je me dis que c’est quand même terrible, il ne nous a pas fallu 5 minutes à pieds pour atteindre le magasin). Il y avait là, pas très loin, une petite pancarte sur laquelle était écrite : point de vue. Je me dirigeais donc vers l’endroit qu’indiquait la flèche.
Jamais je n’aurais cru que l’église de Florenville était bâtie à côté d’un à-pic, et celui-ci était défendu par une rampe de fer qui partait du mur de l’église et qui arrivait dans le mur de la maison d’à coté, qui d’ailleurs était inhabitée et devant laquelle était placé un avis de comodo-incomodo, pour des transformations futures.
Je dois dire que la vue, bien que le temps était chagrin et gris, était à couper le souffle. Je regrettais de ne pas avoir emporté mon appareil photo, et je le dis à Marie-Claire qui me répondit, qu’avec un appareil, ce n’était pas la même chose. Je sais bien, lui avait-je répondu. (C’est un peu comme si on voulait prendre une photo de la mer, aucune d’entre elles n’arriverait à restituer l’impression d’immensité de celle-ci.
Avec bien du mal, j’ai réussi à trouver quelque chose sur Internet qui ressemblait à peut près à ce que j’ai vu ; bien que celle-ci, il me semble, est prise d’un autre endroit ; mais je me suis promis qu’un jour je retournerais à Florenville pour prendre des photos moi-même, j’emmènerais mon fils avec moi, comme cela, ça lui fera une petite excursion.
posted at 12:24 AM