Finalement, je trouve que, point de vue réception télévision, on est bien situé dans la région où j’habite. C’est au moment où j’écrivais un mail qui portait sur un sujet télé que cette réflexion m’est venue.
Cela me fait penser à la ronde des téléviseurs qui sont passés dans la maison de mes parents. Avant que je ne naisse, papa allait voir la télévision chez des voisins. Bien que les personnes étaient assez regardantes, elles acceptaient que papa vienne de temps en temps chez eux ; il est vrai aussi que papa n’y allait pas tout les jours, étant donné qu’il faisait les trois pauses, et que cela dépendait de ses horaires de travail. Et puis, ce n’était pas comme maintenant : il était rare que les télévisions émettent plus tard que 23 heures, et alors, on avait droit à une « mire » qui finissaient par disparaître à un certain moment aussi. (Si je n’en avais pas parlé, j’aurais presque oublié aussi que les mires, cela existait !)
Et puis, je devais, paraît-il avoir un an, mon père ramena une télévision d’occasion à la maison. (Sans doute se sentait-il gêné ou est-ce que les personnes chez qui il allait lui ont-elle fait comprendre qu’il ne fallait pas « exagérer » ?) J’en viens à me demander si ma mère était d’accord pour qu’il en achète une, elle était (et est toujours, d’ailleurs) rebelle aux idées des autres ; si on n’écouterait qu’elle, nous n’aurions jamais eu, ni de poules, de voiture, et même jamais de machine à laver le linge !
Cela me rappelle aussi que l’antenne pendait dans le grenier, et ne se pasdressait sur le toit. Papa et maman m’avaient dit qu’elle était là parce que notre maison était bâtie au milieu d’un nid à courant d’air, et qu’avec le vent, l’antenne se serait fait rapidement emporter. À la réflexion, je crois plutôt, avec le recul et connaissant bien mes parents, qu’elle n’était pas sur le toit parce que papa et maman, et surtout papa, n’auraient pas voulu que quelqu’un vienne nous la mettre, et qu’il ne voulait pas prendre le risque de la mettre lui-même, au risque de tomber du toit ou, justement, de mal la fixer. Ce qui fait que, pendant des années, il était inévitable de se heurter à la dite antenne lorsque nous devions monter au grenier, et il arrivait alors que la réception se dérègle.
De plus, comme nous n’avions que deux postes (c’était probablement pour cela que la télé était d’occase et qu’elle avait coûté une bouchée de pain), notre choix était limité. Elle aurait pu capter les chaînes des télévisions françaises, mais l’un des boutons était cassé. Il arrivait aussi quelque fois qu’on arrive à capter une chaîne allemande, mais alors papa devait monter au grenier pour orienter l’antenne, et de toute manière, la réception était quand même mauvaise et l’image neigeuse. Nous avons donc galèré avec cette télévision jusqu’en 1978, parce que cette année-là, mon grand-père paternel est mort et papa à racheté celle qu’il avait. Il y eu donc une nette amélioration dans notre maison, nous captions plus de chaînes, mais la télé était quand même toujours en noir et blanc, alors que déjà, dans la plupart des foyers dans lesquels je me rendais parfois, il y avait la couleur. Lorsque je me rendais chez l’un ou l’autre, cela me fascinais, et je me disais : mon Dieu, que c’est quand même beau en couleur (ce que ma sœur disait aussi, plus tard, quand elle revenait chez nous alors que nous avions enfin la couleur, et qu’elle n’avait qu’une télé noir et blanc).
Et puis, lorsque j’eu environ vingt ans, papa s’acheta une télé couleur, une nouvelle cette fois ci, immense en comparaison de celle que nous avions auparavant. Il avait pris sa pré-pension et avait touché une partie de son assurance-vie.
Malgré tout, il y avait quand même encore quelque chose dont nous n’étions pas satisfait : pendant tout le temps de ces changements de télévisons, la télévision publique avait mis en route une deuxième chaîne, culturelle, celle-la, mais la réception de celle-ci, via l’antenne, était plus qu’exerçable. Surtout lorsque le vent soufflait, on pouvait presque imaginer qu’il soufflait à l’intérieur du poste, parce que l’image était balayée par les rafales de vent. Cela devait, évidement, provenir de l’antenne émettrice, parce que lorsqu’elle fut culbuté par la tempête en 1989, et qu’il y eu une antenne provisoire située à Arlon, l’image était impeccable.
En tout cas, cela était bien dommage, parce que nous regardions une émission culturelle le mardi soir, « double 7 », et que lorsque les conditions climatiques n’étaient pas sereines, suivre l’émission était une épreuve pour les nerfs.
Et puis, quand la chaîne privée décida de ne plus émettre sur les ondes hetziennes, mes parents furent bien obligés de s’abonner au câble. Et bien que maman grogne quand elle doit payer l’abonnement, je la vois maintenant mal se priver de ce service ! Il est évident qu’à partir de ce moment là, l’antenne du grenier fut virée !
Mais quand une chose va enfin bien, une autre ne va plus : en effet, la « vieille » télé couleur commença à faire des siennes, la couleur ne restait plus stable, et il arrivait que souvent les personnages sur l’écran se transformaient en peaux-rouges, et se fondaient dans le reste du décor qui prenait une couleur agressive, ce qui fait qu’un jour, agacée par cette situation, je rachetais une nouvelle télévision à petit prix à ma mère (papa était déjà mort à ce moment là).
E maintenant, si ma « petite » - pas si petite, mais plus petite que la vieille - télé trône au salon, l’autre se trouve à présent dans la chambre à coucher de ma mère, et il lui arrive de la regarder (à l’aide d’une petite antenne portative) depuis son lit !
Mais je ne regrette absolument pas de lui avoir acheté cette télé, car la connaissant, ce n’est pas elle qui l’aurai fait !
posted at 2:53 PM