Dans un de ses derniers billets, Werewolf il avait imaginé des histoires avec des machines à remonter le temps. Cela m’a fait penser à une autre histoire de ce type, sous forme de bande dessinée, dont la fin est très subtile, et ce dont je suis sûr qu’il appréciera à sa juste valeur.
Cela se passe, évidement dans le futur. Des scientifiques ont mis au point une machine à remonter le temps, (contrôlée de l’extérieur), mais qui n’a pas encore été expérimentée. Comme cela est hasardeux et risqué, ils ont pris un volontaire, (Jean Pierrac) orphelin et célibataire. Sa mission : pour bien prouver qu’il a voyagé dans le temps, il doit se rendre en 1793, en pleine révolution française, pour photographier des documents qui ont été détruit à cette époque, et dont il a appris la liste par coeur.
Avant de partir, il s’était rendu chez un généalogiste pour qu’il lui fasse son arbre. Mais celui-ci ne l’avait pas encore terminé, il pensait qu’il aurait fini dans quelque semaine. Malheureusement, Pierrac à le pressentiment, que sa mission ne réussira pas et qu’il ne connaîtra donc jamais ces origines.
Le lendemain, il part… et se retrouve sur une autre planète, mais à la même date que celle à laquelle il devait se rendre sur la terre. Il se fait capturer par les habitants de cette planète, qui n’en veulent évidement pas, et qui eux sont très, très évolués. Donc ils savent ce qui se passent sur la terre et renvoient Jean (pour éviter des problèmes) en 1793 sur la terre muni de faux papiers qui le déclarent faisant partie de la noblesse. À cette époque, c’est le régime de la terreur. Les extra-terrestres mettent sur son chemin des sans culottes, mais il leur échappe de justesse grâce à l’intervention d’une jeune fille qui le sauve en se faufilant dans les dédales et les ruelles de Paris.
Il se réfugie avec cette jeune fille dans une cache où se terrent les autres nobles. Pendant ce temps-là, dans le « présent », les personnes qui l’avaient envoyé en mission se sont rendues compte qu’il n’avait pas atterri là ou il devait et l’on déclaré simplement « disparu ».
Trois mois se passent. Jean a finalement compris qu’il ne retournera jamais dans son siècle. Comme il est tombé amoureux de la jeune fille qui l’a sauvé, finalement il l’épouse.
Elle attendait un enfant de lui lorsqu’ils se font rattraper par les révolutionnaires. La femme réussit à se cacher – à la demande de son mari qui se sacrifie pour elle – et lui se fait attraper. Et condamner à la guillotine. Pendant qu’il attend son exécution, il y a là un peintre qui fait son portait.
La bande dessinée revient, quelque mois plus tard, dans le siècle ou Pierrac est né. Le généalogiste se rend chez le chef, qui lui demande des explications. (Ici, je vais recopier telles quels les derniers dialogues des bulles.)
Le chef : Mais… ce travail ?
Le généalogiste : Sa généalogie : Je suis remonté jusqu’aux derniers ancêtres connus jusqu’à la révolution française…
En fait, Jean Pierrac descend d’une certaine Véronique de St Fiers, laquelle fut guillotinée après avoir mis au monde un fils qu’elle confia à un couvent. Par précaution, l’enfant reçu un nom roturier : Pierrac. J’ai même retrouvé dans les archives de la prison un portait du père, guillotiné, lui aussi…
(On voit sur l’image une photo de Jean, et à côté, le fameux portait fait avant sa mort.)
Le généalogiste : chose curieuse, ce père ne semble n’avoir ni frère, ni sœur, ni ancêtre. Il termine la généalogie. Un nom isolé, perdu dans les mystères de l’histoire.
Le chef : Quel étonnante ressemblance à travers les siècles ! Pierrac aurait été heureux de savoir…
Et l’auteur de la BD de conclure : Heureux ? Voire !... …
Apprendre qu’on est son propre aïeul ! Qu’on ne peut avoir vécu dans le présent, puisqu’on est mort dans le passé… et pourtant ! Il y a de quoi perdre la raison ! Peut-être vaut-il mieux que Pierrac ne soit pas revenu… sauf votre respect, mon général !
posted at 9:44 PM