Werewolf m’avait dit, une fois, lorsque je lui avais posé une question au sujet des conflits armés, que j’étais une spécialiste de la guerre… Je ne pense pas en être une, si j’en parle de temps en temps dans mon journal, c’est parce qu’il subsiste encore des traces, 60 ans après, aussi bien dans le concret que dans les mémoires. Tout de même ! Je ne l’ai pas connue, la guerre, je suis née 20 ans après !
Je ne suis pas non plus une « fana » des films de guerre. Il m’est arrivé d’en regarder, quelques fois à la télévision, parce mon père, lui, avait une prédilection pour ce genre de film, il me disait que ça lui rappelait sa jeunesse (hum, hum). Je les regardais surtout pour le témoignage que cela pouvait apporter, mais, si l’occasion m’était donnée de regarder autre chose, je n’hésitais pas un seul instant.
Toujours à propos de film de guerre, ce n’est pas un mystère que passe, actuellement, dans les salles, du moins en Belgique, « la chute ». J’avais bien vu qu’il était à l’affiche, et, au début, à franchement parler, ce n’est pas le film duquel je me serais dit : je dois a-b-s-o-l-u-m-e-n-t voir ça, parce que franchement, Hitler, bof ! D’ailleurs, cela ne m’avait pas marqué, si j'avais vu qu'il était placardé à l'entrée du cinéma, dès que j'avais le dos tourné, j’avais déjà oublié son existence.
Le dimanche, il passe à la télévision une émission appelée « controverse », et si je ne la regarde pas de façon régulière, il m’arrive de tomber dessus, souvent parce que j’attends les infos qui suivent, ou pour avoir un « décor » sonore quand je fais du repassage. (Je ne peux pas faire du repassage sans que la télé ne soit allumée, et si je ne la regarde pas, tout du moins, je l’écoute, parce que sinon, j’ai l’impression que le repassage n’en fini pas. Or, il y a deux dimanche de cela, cette émission avait deux sujet ; la première – une connerie – faut-il interdire de fumer dans les restaurants et les cafés, et le second, un débat , justement, sur le film « la chute ». Il y avait là, comme invités, deux journalistes, un ancien prisonnier des camps de concentration (déjà un très vieux monsieur), et une représentante d’une association des descendants des familles juives persécutés durant la guerre.
L’animateur du débat, précisait que toutes les personnes présentes avaient vu le film, et, après les avoir interrogées les unes après les autres, le moins que l’on pouvait dire, c’est que les avis étaient pour le moins partagés… La personne juive disait que c’était un film qui ne voulait rien dire, le vieux monsieur déplorait que l’on ne parlait pas assez de la déportation, l’un des journalistes (un jeune) disait que l’on essayait de trop « humaniser » Hitler – parce qu’il caressait son chien, qu’on essayait de le faire passer pour quelqu'un de sympathique (!) et qu’on essayait de faire prendre en pitié « les pauvres Berlinois », alors que c’était quand même le peuple allemand qui avait élu Hitler, et l’autre (un homme d’environ 60 ans) était au contraire enthousiaste et disait que le film était très bien fait. L’animateur avait signalé, aussi, au début du débat, que des lycéens avaient également vus le film et le trouvait « super ».
Il a fallu que je voie ce débat pour que j’aie envie d’aller voir ce film, surtout, que, curieusement, ensuite, le jeune journaliste semblait faire tout doucement « machine arrière ». Je me demandais aussi si les personnes qui avaient été voir ce film y avait été en toute objectivité, ce qui m’aurait fort étonné. De plus, Denis, un des copains de mon fils, était passé jeudi pour prendre des vidéos, et m’avait dit qu’il avait été également voir le film, - je crois que c’était parce que j’avais sur mon ordinateur la page des programmes des films qui passaient au cinéma cette semaine – et lui aussi avait été enthousiaste. Même mon fils voulait le voir, et j’avais décidé, justement d’aller le voir ce jeudi, les autres jours ne m’arrangeant pas.
Il faut dire qu’au début, je regardais le film en tenant compte des critiques de l’un et l’autre. Franchement, j’ai eu beau chercher, je n’ai trouvé par grandes traces d’humanité dans le personnage d’Hitler, au contraire, j’y ai vu un homme qui agissait comme un enfant super gâté, sans pitié ; et faire prendre en pitié les pauvres Berlinois ? Je n’ai vu que des scènes de guerres, avec la réalité de toute les guerres, quelle quelles soient, c’est-à-dire que quelque soit la nationalité des personnes qui sont au milieu des combats, c’est les civils qui trinquent. Quant au fait que l'on a passé sous silence l'horreur de la déportation, ma fois, ce n'était pas le but du film.
C’était surtout un film atroce de réalité, et, contrairement à ce que les critiques ont pu dire, il n’y avait aucune intention cachée dans le fait de la réalisation. Je crois que la seule intention qui aurait pu être, c’était pour montrer de que le titre disait bien : les sursauts d’agonie du national socialisme, ainsi que le fanatisme de certaines personnes.
Aussi, je ne suis pas d’accord lorsque l’on ose dire que c’est un film que personne ne devrait regarder, mais pas non plus un film qu’il faut absolument regarder. C’est un film intéressant, qui peut être très instructif pour ceux que la période de la guerre intéresse.
posted at 11:32 PM