Vendredi soir, maman dit, soudainement : tu sais, les bougies parfumées sont cancérigènes, il en on parlé l’autre jour à la télé. Ma sœur Marie-Claire et moi, nous avons relevé la tête à ces paroles. Qu’est ce que tu racontes ? Lui a-t-on demandé. Oui, oui, a-elle ajouté, il y a même un article dans un des journaux de ces jours-ci. Alors, Marie-Claire a fouillé dans la pile des journaux pour voir de quoi il s’agissait.
C’était en fait, non seulement des bougies parfumées, mais aussi des désodorisants de toilette et des parfums d’intérieur qui étaient passé au crible. C’était le magasine test achats qui avait réalisé cette enquête. D’après l’article du journal, certains produits contenaient des substances dites cancérigènes. Et il y avait évidement la liste des produits qui étaient susceptible d’en contenir.
Finalement, Marie-Claire et moi, nous avons haussé les épaules : nous ne vivons quand même pas en permanence dans les toilettes, a-t-elle dit. Et puis, quelle quantité y a-t-il, dans ces produits ? Et que tout dépendait aussi de la surface des pièces parfumées en question… Quant à moi, je dis qu’en matière de cancer, on n’en est encore nulle part, et je pense même que rien ne prouve que certaines substances soient plus cancérigènes que d’autres. De toute façon, tout cela est aussi question de sensibilité de la personne à attraper le cancer : la preuve : une dame, un soir, était venu témoigner sur le plateau de je ne sais plus quelle chaîne de télévision. Tout ce que je peux dire, c’est que c’était une émission qui passait en France. Elle disait que son mari était mort du cancer de l’amiante (la même chose que ce que mon père à eu), parce qu’il lisait dans son jardin et qu’il respirait les poussières d’amiante qui sortait des vêtements de l’époux de la voisine qui lui travaillait dans une usine d’amiante. Ni la voisine, ni le mari n’ont rien eu, mais biens sont mari à elle. Alors, qu’en déduire ?
De toute façon, je ne renoncerais pas à mettre du parfum d’intérieur, souvent à cause des odeurs de lisiers – j’habite à la périphérie de la ville, ainsi que souvent aussi, l’odeur de choux pourris qu’émet l’usine à papier lorsque le temps tourne à la pluie et qui s’infiltre dans les maisons malgré les fenêtres fermées. Et puis, ne faut-il pas mourir de quelque chose ? C’est en tout cas ce que disait mon père.
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