Le brave
Werewolf racontait un jour dans son journal qu’il rarement en panne d’inspiration, et qu’il trouvait souvent des sujets pour son journal dans les faits d’actualités.
De mon côté, je ne peux pas me vanter comme lui de n’être jamais en panne d’idée pour mon journal, et je dois dire aussi que depuis que je le connais, je n’arrête pas de m’émerveiller de ce qui jaillit de son cerveau fertile. L’heureux homme !
Mais ce n’est pas lui le sujet de mon billet du jour ! Quelque fois, je suis inspirée par des faits de tous les jours, et quelques fois aussi, des paroles font ressortir des choses très anciennes que j’avais oubliées, enfouies dans le fond d’un tiroir de ma mémoire. Je fréquente un forum sympathique ou la plupart des intervenants sont des Canadiens francophones. Je veux dire par là que ce ne sont pas essentiellement des Québécois, mais l’un ou l’autre habitent dans des « poches » francophones au milieu de Canada Anglophone.
Donc, une personne expliquait que sa petite fille avait changé d’institutrice, et qu’heureusement pour elle (la gamine est encore à la maternelle), elle s’était vite adapté au changement d’enseignant.
Cela m’a remis en mémoire un événement de mon enfance. Comme j’habitais un petit village, il n’y avait pas beaucoup d’enfants, surtout que je suis née dans les années 60, et que l’on commençait à ressentir ce que l’on appelait à l’époque «l'exode rural » (de nos jours, c’est le contraire, les gens retournent habiter dans les campagnes), aussi les trois classes maternelles étaient tenues par une seule institutrice. Lorsque j’avais 4 ou 5 ans, un beau jour, l’institutrice fut remplacée par une autre personne. Maman ne m’avait pas dit que l’institutrice avait eu un bébé, mais il faut dire aussi que maman, ayant été élevé dans des idées d’un autre âge, considérait presque que c’était une chose honteuse d’attendre un enfant, aussi, j’eu la désagréable surprise de voir que j’avais changé d’institutrice. J’eu d'emblée envers cette personne une attitude hostile. Et, à force, l’institutrice me le rendait bien ! Elle avait dit à ma mère : « il n’y a rien à faire avec elle » ! Ces paroles me furent rapportées par ma mère, il y a quelque temps, car nous parlions justement de cette histoire, que je m’étais empressé d’oublier aussi vite ! Il faut dire que je n’étais pas du genre à accepter quelque chose sans que j’aie une explication valable à ce que l’on m’imposait, et le problème, avec ma mère, c’est qu’elle exigeait de moi une obéissance aveugle, ce qui à souvent provoqué sa colère et des conflits entre nous.
Ce qui est étrange, c’est que de la personne même, je ne me souviens plus ; par contre ce dont je mes souviens très bien, c’est qu’elle avait une Citroën DS grise ! Surprenant, parce que j’étais quand même très jeune pour me souvenir de la sorte de voiture qu’elle possédait !
Maintenant que je suis adulte, j’ai presque des remords vis-à-vis de cette personne. Je suis loin d’être une sainte, et je suppose que j’ai du lui en faire voir, parce que enfant, j’étais quelqu’un d’assez têtu. Encore maintenant, mais moins ! Et si d’aventure, il m’arriverait de la rencontrer, je serais presque prête à lui faire des excuses, même 35 ans plus tard ! Mais cela, évidement, est une chose impossible, vu que j’ai oublié son nom, son visage, et même si je la croiserais 100 fois dans la même journée, je ne la reconnaîtrais évidemment pas !
posted at 1:09 AM