Il y a, à la chaîne de télé privée, une émission qui passe le dimanche tard dans la matinée et qui s’appelle « controverse ». Le sujet du jour était : « la suppression dans les écoles de distributeur de cannettes de limonade – que l’on a repris maintenant de l’américain soda – cola cola et autres boissons gazeuses qui, prétend-on, sont hautement caloriques et qui nuisent à la santé et à la ligne de nos chers adolescents. Comme si cela ne suffisait pas, il y avait ajouté un thème supplémentaire, du même ordre, ou presque : l’interdiction de vendre au mineurs de moins de 16 ans tabacs et cigarettes.
Il y avait là sur le plateau un tas de gens très sérieux, comme le représentants de la distribution de coca-cola en Belgique, le ministre de l’éduction de la communauté « française » de Belgique, pour le primaire, le directeur de test achats, une diététicienne… que sait-je encore ?
Dès les premiers mots, j’ai éteint la télé. Non pas que je ne trouvais pas que la ministre de l’Education … ne soit pas sincère et de bonne foi, mais surtout parce que son discours était fort idéaliste, et surtout utopique.
Je pose un regard plus terre-à-terre (après tout, Isabelle dit toujours que je suis tellement terre-à-terre) sur ces deux mesures. Cela me fait penser un peu à la bande dessinée : « Astérix et le domaine des dieux ». Pour ceux et celles qui ne connaissent pas l’histoire, César avait décidé d’utiliser la manière douce pour essayer d’introduire le village dissident en construisant à côté une ville nouvelle, et pensait-il ; les Gaulois seraient attirés par la civilisation romaine, et les habitants finiraient par se rendre compte que ce n’était pas si mal que ça, finalement. Pour se faire, des esclaves devaient couper les arbres de la forêt voisine. Durant la nuit, Astérix, Obélix et Panoramix venaient replanter les chênes avec des glands magiques et le lendemain, tout le travail était à recommencer.
Finalement, que va-il se passer ? On va interdire la vente de cigarettes aux mineurs de moins de 16 ans. Et alors ? Si les grandes surfaces, les libraires et les distributeurs de tabac cigarettes appliquent la loi, que va-il se passer ? Le ministre de la santé croit-il naïvement que cela va diminuer le nombre de fumeur âgés de – de 16 ans ? Peut-être que oui, ceux qui ne fumaient pas encore auront peut-être plus de difficultés pour commencer, mais les autres ? Le ministre ne pense-t-il pas que ces « jeunes » ne vont pas aller « piquer » des cigarettes dans le paquet de leurs aînés, d’autant plus facilement, si les parents sont eux-mêmes des fumeurs ? Et qu’ils ne pourraient pas « commanditer » un adulte pour leur acheter leur poison, avec, peut-être même, un « pourboire » à l’appui ? Bien que le prix des cigarettes... Sans compter que tout ceux qui habitent le long des frontières n'auront qu'à traverser pour aller dans un pays ou le tabac n'est soumis à aucune restriction ! Et il ne faut pas se leurrer : La cigarette est une drogue qui provoque une accoutumance et même une dépendance, et certains seraient prêt à tout pour s’en procurer.
Et sur quel critère accepteront-il ou refuseront-ils ? Su l’âge apparent de la personne qui se présentera dans leur commerce ? Parce que, paraît-il, de plus, les commerçants n’ont pas le droit de demander la carte d’identité. Je vois ça d’ici. Prenons un exemple. Gaël, s’il fumait – ce n’est pas son cas – pourrait très bien se présenter l’année prochaine dans une librairie pour acheter des cigarettes. Bien qu’il n’ait pas encore 15 ans, la personne pourrait lui vendre sans problème, car il fait « plus » que son âge. Tandis que mon fils, lui, même s’il aura 16 ans dans deux ans, il aurait plus de difficulté a en acheter à ce moment là, parce qu’il fait plus « gamin ». Enfin, pour cela je suis tranquille, vu que la fumée de cigarette déclenche chez lui des crises d’asthme.
Et puis, avait même ajouté ma sœur : ce n’est pas parce que l’on achète des cigarettes que l’on fume ! Combien de fois papa ne nous avait-il pas demandé, lorsque nous étions gosses, de lui acheter son tabac ou ces cigarettes à l’épicerie du village ? Pourtant, ni l’une ni l’autre n’avons jamais fumé…
Pareil pour les distributeurs de boissons gazeuses. Proposer de l’eau ? Bien souvent, les jeunes arrivent maintenant au cours avec leurs « quarts » d’eau minérales. S’ils boivent de la limonade, c’est simplement pour avoir un autre goût. D’ailleurs, ce n’est pas en achetant de temps en temps une boisson calorique que l’on va devenir obèse ; c’est toute une série de facteurs : la limonade, bien sur, mais aussi, ajouté à cela, les barres dites chocolatés, les chips, et la sédentarité.Ce n’est pas en retirant les distributeurs dans les écoles que l’on va brusquement arrêter la progression de l’obésité chez les jeunes : Si il n’y a plus dans les écoles, eh bien ! Tant pis ! On ira se fournir dans les distributeurs qui se trouveront à l’extérieur de l’école, dans les magasins, Ce sera peut-être moins pratique, mais peu importe ! Je ne pense pas que la consommation de ce genre de produit baissera simplement parce que le ministre aurait pris une mesure dans ce domaine. Tout cela, pour moi, ce n’est que des coups d’épée dans l’eau !
posted at 12:47 PM